Ce que j'ai sur moi L'alliance, préalablement achetée en vue de mon mariage avec mon ex-fiancée. Elle pend autour de mon cou, retenue par un cordon en cuir, méticuleusement cachée sous mes vêtements, la plupart du temps.
Ce qui fait de lui un être à part Après quelques années au sein de la police, j'ai aiguisé ma compréhension de l'être humain. Appuyé par la lecture de nombreux ouvrages de psychologie, psychanalyse, analyse du comportement et autre langage corporel, j'aime baser son travail sur l'observation et le ressenti. Parallèlement, je me sers également de ces connaissances dans le domaine de mes relations privées, pour, dans de nombreux cas, manipuler autrui et obtenir ainsi ce que je souhaite. Mais on ne gagne pas toujours à ce petit jeu, et je le sais. S'extirper d'une situation gênante en utilisant le prétexte de ma maladresse légendaire, je connais.
Faits divers - Elle est encore là, elle ne me laisse aucun répit. Il ne passe pas une seule journée sans que son visage ne traverse mes pensées. Parfois, je me surprends à croiser une inconnue dans la rue, et les effluves de parfum, de son parfum, qui traînent derrière elle me font rater un battement de cœur. 4 ans plus tard, mon ex-fiancée me pourrit encore la vie. Et je crois bien que je l'aime encore à en crever. Elle, elle doit certainement me haïr à en vivre. On doit se haïr à en survivre, à vrai dire. Notre rupture a été si ironique, un malentendu somme toute banal, qui a grossit, poser son doigt graisseux sur les problèmes sous-jacents de notre couple, jusqu'à faire exploser l'un de nous. Elle m'a quitté. Mais elle reviendra, un jour ou l'autre. Je me le jure.
- Mon père est flic, lui aussi. Ce n'est pas par hommage que j'ai décidé de suivre la même voie que lui. Je veux faire mieux que lui, mieux que cet homme respecté et aimé par tous. Si c'était une vocation à la base, aujourd'hui, c'est un concours. La dure loi d'être gosse de flic. Toujours être à la hauteur. Non, je ne me limiterai pas à ça.
- Je ne suis pas un flic intègre, comme on pourrait exactement le dire. Je suis peut être même comme la plupart des hommes, à mon sens. Assoiffé de pouvoir. Tous les coups sont permis pour monter en grade. Quitte à pourrir mes collègues dans leur dos. Un jour ou l'autre, j'aurais les clefs de la ville, à ma façon.
- Je suis fasciné par la violence. J'ai peut être même un petit penchant pour elle. Ce n'est peut être pas tant un hasard si mon job me permet d'en contempler toute la journée, d'en administrer un petit peu, de temps à autre, à couvert. Mais je suis discret. Et plus maladroit que la moyenne. Si ce trait de caractère est avéré, et que tous mes proches le reconnaissent, j'avoue souvent exacerber le trait. Cela n'empêche pas que je dois régulièrement racheter quelques verres à l'occasion, et là, rien de volontaire.
- Mes soirées sont souvent plus tortueuses qu'il n'y paraîtrait, à mon apparence. Je bois, je fume, me drogue parfois ou traîne dans les bas-fonds de la ville. Tout est bon pour oublier. Les femmes ou la torpeur occupent mes nuits. Parfois les hommes. D'autres fois, je me morfonds dans mon appartement miteux, à regarder des sitcoms d'une autre génération, ou à m'exciter sur ma guitare, à m'en péter les tympans. Mes voisins préfèrent sans nul doute quand j'écume les bars, je crois.
- En réalité, je déteste Blackwood Mountain. Cette ville pue l'ennui, la morbidité et le passé. 16 ans que mes parents m'ont traîné ici. Je n'ai jamais eu les couilles de m'en aller. Peut être parce qu'Elle y vit encore, et que je rêve, chaque journée, de la croiser, au détour d'un trottoir.
- Ma pansexualité est un sujet que j'aborde rarement. Que j'aurais peut être même tendance à dissimuler. Les gens ne comprennent pas. Ils ne saisissent pas à quel point l'être humain est fascinant, peu importe ce qu'il a entre les jambes, peu importe s'il est vivant ou mort, peu importe qui il est et à quoi il aspire. Les rondeurs d'une femme comme la musculature roulante d'un homme me subjuguent. Mais mes amant(e)s ne seront jamais plus qu'un coup de vent dans ma vie. Qu'un paradis éphémère. Je suis peu regardant sur les conséquences de ma vie débridée, je ne crains.
- J'ai un goût prononcé pour l'adrénaline. Les situations périlleuses ne m'effraient pas, je pourrais même me jeter à corps perdu dedans. Sans doute mon côté impulsif. Mais que je dois apprendre à contrôler, avant qu'il ne renvoit une image d'homme instable à mes supérieurs.
- J'apporte un soin tout particulier à mon apparence, d'ailleurs. Mes vêtements sont choisis avec soin, bien que je dois jongler entre mon pêché de luxe et mon ridicule salaire. Soin du visage, visites régulières chez le coiffeur, musculature, tout y va pour faire de moi l'homme propre, qui cache un esprit trop longtemps souillé. La plupart n'y voit que du feu.
- Je mens bien. Extrêmement bien. Toute mon existence n'est qu'un mensonge, aux yeux des autres, ou même à mon propre regard. C'est un jeu. L'adrénaline, encore. Manipuler les autres. Le pouvoir. Tout n'est qu'un cercle vicieux. Les apparences sont trompeuses.