Ce que j'ai sur moi Cole détient dans chaque veste de blouson, chaque poche de jean ou autre, une pierre, précieuse ou non, aux formes arrondies et lisses qu'il pourrait faire glisser des heures entre ses doigts. Les textures douces comme unique déstressant, étant d'un naturel nerveux, il vaut mieux qu'il préserve sa manie plutôt que de s'en défaire et de manquer de faire sauter la baraque pour un petit malentendu. N'est-ce pas ?
Ce qui fait de lui un être à part Cole est pas mal connaisseur en mécanique, bricolant beaucoup sur sa moto, sa voiture, ou même sur les montures de ses collègues de balades, il peut vous faire n'importe quoi sur n'importe quel véhicule. Sa force réside pour beaucoup dans ses poings, ses bras. Pour payer ses études il s'engageait dans des combats de rues, arrondissant les fins/faims de mois avec l'argents des combats illégaux remportés, il était excellent cogneur. Cela reste du passé, mais il en a gardé quelques points essentiels. A ce qui parait, nulle autre mémoire ne peut égaler celles musculaires.
Faits divers Bout de journal griffonné: [...] Puis un jour les lumières se sont éteintes. Maman est partie, papa aussi. Black Montains venait de faire tomber ses dernières étincelles, la lune ne brillerait jamais plus, du moins pas assez pour me sauver de l'obscurité, de ces ténèbres toujours plus profonds qui semblaient vouloir me faire prisonnier. Les regards lancés à mon égard épaississaient le brouillard opaque qui alourdissait mes pas. Le temps jadis qui faisait de moi un enfant heureux s'était brusquement couvert pour laisser tonner l'orage de la rancœur et du regret sur mes épaules. Ils me détestent probablement encore, ils n'oublieront jamais l'impact qui résonne en mon nom, ni même le sang qui en découle, mais au moins je continue à faire vivre les tendres souvenirs que je m'efforce à garder en demeurant dans le chalet de mon père. Cette ville est la mienne, cette terre m'a vue grandir.
-Nous sommes tous pourvus de cinq sens capitaux, le touché, l'odorat, le goût, la vue et l'ouï. Cole lui, c'est le touché. C'est par ses doigts qu'il sent, qu'il entend, qu'il observe, écoute et savoure. Enfant, il était passionné par le pelage de son chat, un magnifique tigre roux aux poils grossièrement longs et soyeux pour un chat d'extérieur. La beauté féline ne suffisait à lui tirer son émerveillement, c'était là le soyeux de son poil qui subjuguait la jeune tête blonde qui pouvait passer des heures à se perdre dans la fourrure zébrée de roux. Ce n'était alors que le début de sa découverte des "sens". Plus tard, il se mit à accompagner son père couper du bois en forêt, non pas pour les heures passées à échanger des discussions virils et machistes avec son paternel, mais uniquement pour avoir affaire à la tendre texture du bois finement coupé dont il se gardait quelques échantillons pour le tailler une fois rentré au chalet. Des heures durant, sans chercher à donner une quelconque forme au bois, juste par plaisir de sentir, voir, observer les entailles de la lame lisser l'écorce, il le taillait, s'en faisait un grigri qu'il trimbalerait partout avec lui précautionneusement laissé dans le fond de sa poche de veste.
- Son père et lui menait une relation idyllique, Cole, cherchant toujours à plaire à papa, reproduisait ses moindres pas, apprenant à aimer la bière glacée après une dure journée à gravir la montagne pour couper du bois, ou encore à se légumer devant un match de foot sans le moindre échange de mots. Le jeune Gillies s'est toujours étonné du silence caverneux de son père, sans même se douter que l'alcool devait probablement trop lui empâter le cerveau et la langue pour mener toute discussion constructive avec son fils. Ainsi il légua à son fils son goût pour les longues discussions.
- Il trouve réconfort et apaisement dans la littérature, étonnement il se plait à s'instruire, à découvrir, vivre une seconde existence à travers de nombreux romans, ou récits. Son aspect rustre et sa mine bougonne ne laissent nullement apercevoir les hobbies peu commun de l'homme des cavernes pour qui il sait se faire passé une fois terré dans le chalet de son père. Perdu entre les lignes d'une vie qui le traîne à mille lieux de la sienne, un fond rock ou plus blues agrémente ses instants de profondes solitudes.
- Massothérapeute, son amour pour le touché s'est vue rassasié en s'adonnant à la pratique de ce métier. Ses grandes mains carrées et musclées s'avèrent d'une douceur et d'une fermeté dont peu de ses clients arrivent à se passer. L'ours blanc cache en lui plus de tendresse qu'on ne peut l'imaginer.
- Nerveux, il se prend de nombreux tics dont le plus fâcheux et de tripatouiller une pierre de quartz rose soigneusement taillée, de façon à ce que les angles arrondies soient parfaitement lisse et doux au touché, cela le rassure et le détend à force d'y faire glisser la pulpe de son pouce
- Malgré son amour pour la littérature, son langage reste assez... rustique ? Le soutenu il connait peu, il tient probablement ça de ses
rares fréquentations. Son club de moto, entre autre.
- A LA il est un homme effacé dont personne n'arrive réellement à se faire d'avis, sa carrure viril, sa barbe blonde et ses cheveux impeccablement coupés courts lui confèrent cet air d'homme distinct, du moins tant qu'il garde sa blouse blanche de boulot et n'enfile pas l'un de ses sweet trop larges, ou évite d'arborer l'une de ses casquettes visées sur le haut du crâne et j'en passe. En réalité le jugement varie à son égard et pour cause, il s'en tape royalement. Probablement habitué à être vu comme de la merde par son entourage. A Blackwood Montains il en est autrement, il a beau raser les murs, enfoncer plus fermement sa casquette sur son crâne, dissimuler son visage dans une capuche et viser sa fermeture de blouson jusque sous son menton, il y'aura toujours un bouseux pour le reconnaître et lui rappeler ce qu'il ne pourra jamais oublier : la mort tragique de son père, le vide laissé par son seul et plus cher parent, sa peine, sa perte, mais aussi celle des deux orphelines qui ce jour-là on eut à endosser la même tragédie, le même fardeau que lui. Apprendre à vivre sans ces guides naturels dans l'apprentissage de la vie.
- Les virées en moto, le souffle glacé du vent qui filtre à travers son casque, siffle dans sa visière d'un autre temps, sa moto au moteur ronronnant et cajolant, les cuisses, les phalanges crispées et gelées par le froid... comment se sentir plus vivant que sur cette immense bête rugissante. Quand la neige ne recouvre pas la route, Cole se perd dans de longues balades à travers les routes sinueuses de Blackwood Montains, traversant les bordures du lac, balayant les grands pins et ses forêts danses du regard du haut de son monstre hurlant. Un plaisir indéfinissable de profonde liberté. Son petit moment de jouissance à lui, lui qui est incapable de se réconforter autrement que dans le matériel à sa disposition.
- Point essentiel à savoir, tristesse pour de nombreuse femme, il n'est pas un coeur à prendre. Du moins c'est l'intime conviction à laquelle il s'accroche. Il se sent bien trop triste, bien trop seul et bien trop lunatique pour s'engouffrer dans une relation qui finira, indéniablement, en regret.
- Gillies a beau se montrer solitaire, sa vie est quand même peuplée de quelques... Sourires. L'un est celui de son meilleur ami, -pnj- Adam Oaken, le leadeur du club de moto du coin et dont il s'est fait allié dès leur plus tendre enfance. Il est le seul à l'avoir toujours épaulé et parfois même, à montrer les crocs quand leurs camarades de classe s'en prenaient au blondin par apport à l'accident causé par son père. Le deuxième lui est davantage canin, ou peut-être tout autant... A voir. Blur. Comme le groupe oui, mais surtout comme ce sublime Malamute d'Alaska. Son plus fidèle compagnon qui l'accompagne -et le sauvera peut-être un jour- à chacune de ses balades en forêt surtout hivernal, quand le bois se fait outils premier pour réchauffer le foyer de la cheminée.