- Vous devez respecter l'ordre de postage. Si un membre devient inactif, le mdj se chargera de le dégager, proprement, pour vous. N'attendez pas le mdj dans l'ordre de postage, il viendra vous offrir des effets papillons et péripéties de temps en temps. Puisqu'il s'agit d'un sujet commun, si vous êtes inactif dans ce dernier (le faites attendre plus de deux semaines), vous serez retiré du sujet (sauf en cas d'absence signalée)
Pour relire les explications: c'est ici

NB: NE POSTEZ ICI QUE SI NOUS VOUS DIRIGEONS VERS CE SUJET SVP

Quoi de mieux que de passer une nuit au motel ? Tout, mais pour une raison que seul toi connait, c'est à cet endroit que tu as décidé de t'installer. Et encore, tu te demandes pourquoi. Si la chambre était belle et confortable quelques temps auparavant, c'était probablement bien avant ta naissance. Pour l'heure, tu te demandes si dormir dans ce lit ne va pas t'empêcher de bien fonctionner dès le lendemain matin. Et pour cause: les draps sont d'une couleurs et d'une odeur assez repoussante. De même pour le restant de la chambre que tu as loué pour le restant de la nuit. Une bien belle affaire, n'est-ce pas ? Néanmoins, tu décides de t'installer sur la chaise qui parait moins grotesque que le lit, te demandant si la nuit ne serait pas plus belle à l'extérieur, lorsque tu entends un cri aigu, venant de l'extérieur. Comme si quelqu'un était en danger de mort. Te voilà maintenant debout, regardant par la fenêtre, mais tu ne vois rien. Tu laisses donc tomber, retournant tout doucement vers la chaise pas si confortable, toujours à l'autre bout de la pièce. Ton regard s'attarde donc vers la porte puisque quelqu'un vient d'y frapper trois petits coups.

Trois petits coups et puis, plus rien du tout. Te revoilà maintenant debout, les yeux toujours vers la porte. Et si c'était un employé du motel ? Si oui, tu pourrais te plaindre de beaucoup de choses, mais ceci semble peu plausible. Tu n'as croisé qu'une seule personne dès ton arrivé et cette personne n'avait pas l'air de vouloir t’accueillir comme il se doit. Elle t'as simplement tendu la clef de ta chambre, avant de te faire payer le gros prix pour la nuit. Rien de plus. Alors pourquoi venir te rejoindre ? Et si c'était la personne qui avait poussé ce cris, tout à l'heure ? Peut-être est-elle en difficulté ? Oseras-tu ouvrir la porte pour découvrir qui se trouve derrière ou bien, le lit crasseux offre une bien meilleur protection ?

La voilà repartie à tourner en rond à travers la pièce, le nez plissé à cause de l’odeur écœurante qui émane des draps. Un parfum aussi douteux que l’aspect de la moquette qui amortit le claquement de ses talons, habituellement bruyants. Daphné compte les heures, les minutes et rêve de pouvoir accélérer le temps, rien que pour une nuit. La rouquine a dessoûlé et commence à regretter l’impulsivité avec laquelle elle a accepté de passer la soirée ici, seule qui plus est. Les images se reforment dans sa tête. Quelques verres d’alcool, un jeu stupide et un pari de niveau équivalent. Ces soirées-là dérapent toujours. Un soupir saveur mojito s'échappe des lèvres de la jeune fille alors qu'elle s’installe lourdement sur l’unique chaise de la pièce. Elle imagine les amis qu'elle a laissé plus tôt aux portes du motel avachis les uns sur les autres un verre d'alcool à la main dans le bar du coin alors que de son côté elle est coincée ici, par orgueil. Puis elle se rappelle d'un de ses amis qui a décidé de prendre le même défi qu'elle et sa moue dégoûtée se mue en un sourire. Daphné glisse sa main dans la poche de son jean pour atteindre son portable lorsqu'un hurlement déchire le silence.

Prise de frissons en cascades, la rouquine se redresse. La plainte était particulièrement convaincante, un vrai cri de cinéma. Ce genre de hurlement déchirant que l'actrice pousse lorsqu'elle est attaquée par une armée de zombies, ou poursuivie par un bûcheron massif, hache à la main. C'est peu rassurée que Daphné se dirige vers la fenêtre, la curiosité gagnant sur la terreur. Sauf qu'à travers la vitre, rien. Une route déserte, des voitures à l'arrêt, des arbres s'agitant au gré du vent, mais pas de victime, pas de bûcheron, pas de débordement quel qu'il soit. La jeune fille ayant retenu son souffle jusqu'ici expire son soulagement avant de retourner sur sa chaise en secouant la tête. Ce défi lui est décidément monté à la tête, si on lui avait parlé d'événements étranges ayant eu lieu ici par le passé, c'était juste pour lui faire peur, c'était peut-être même l'un de ses amis qui s'était mit à crier pour la tester!  Avec un sourire elle s'empare de son téléphone pour leur envoyer un selfie victorieux, elle tiendra jusqu'au bout. Alors qu'elle positionne l'appareil pour prendre une photo qui la mettra en valeur, trois coups secs martèlent la porte de sa chambre.

Daphné bondit de sa chaise, à fleur de peau face au silence assourdissant qui suit les coups portés à la porte. Quelqu'un souhaite décidément qu'elle perde son calme ce soir. La jeune fille soulève la manche de son pull pour effleurer les perles gravées de lettres noires de son bracelet, comme pour se rassurer. "Qui est là ?" qu'elle lâche sans un tremblement de voix, dans un élan de courage. Tétanisée, elle n'arrive cependant pas à esquisser le moindre geste. L'éternel silence lui répond, allongeant son tourment. Soudain la solution lui apparaît comme une évidence : on est entrain de se foutre de sa gueule, de lui faire le sale coup du motel hanté. Hormis l'employé de l'accueil, elle n'avait croisé personne en arrivant, ce ne pouvait donc être qu'eux. "Vous pouvez arrêter maintenant, c'est bon !" râle t-elle en avançant à grands pas vers l'entrée, prête à piquer une crise de colère contre le premier visage qui croisera son regard. Une main sur la poignée, l'autre sur le verrou, la rouquine ouvre la porte. Peut-être décideraient-ils qu'elle a remporté son défi, ce doit faire une bonne heure qu'elle est coincée là. Ainsi elle pourrait continuer sa soirée en sirotant un cocktail plutôt que de rester pourrir ici.