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Pourquoi lui avoir dit oui, aussi ? Ceci n'était certainement pas ta meilleure idée mais là, pas du tout. Que ce soit pour l'impressionné, pour lui nuire ou encore, uniquement pour te montrer meilleur que les autres, tu as accepté cette invitation. Et te voilà déguisé en petit cochon rose. Cette fille que tu connais, celle qui t'as invité à cette soirée, elle t'as bien que tu devais être déguisé. Une belle et grande fête, t'as t-elle raconté... Et pendant que tu avances vers les arbres de ce parc, tu ne vois personne. Il n'y a personne à cette fête, toi qui pensais arriver en retard. Pourquoi voulait-elle que tu viennes en ce lieu à minuit aussi ? Qui organise se genre de fête à minuit, dans un endroit connu de tout le monde, à la vue de tout le monde et ce, en pleins milieu de la semaine ? C'est ridicule... et pourtant, tu y es, espérant ne pas t'avoir trompé. Peut-être est-ce terminé ? Si oui, la fête n'a duré que quelques minutes puisque tu regardes ta montrer et il n'est pas encore minuit quinze. À moins que la fête n'a pas eu lieu et au lieu de t'avertir, elle a préféré te faire venir ? Si c'est le cas, jamais tu ne reparleras à cette fille. Te déguiser en cochon rose aussi, ce n'était pas une très bonne idée. Tu aurais pu prendre Capitaine América. Ce dernier aurait pu se faufiler plus doucement dans la nuit. Blanche-Neige aussi, aurait été un choix judicieux. Tu aurais pu essayer de parler avec les lapins ou les écureuils que ce parc protège de la noirceur. N'importe quoi, mais pas en cochon rose. Et pourquoi en cochon aussi ?

Tu décides alors de rebrousser chemin, ne voulant pas te faire voir par des voisins. Certaines personnes sont peut-être encore éveillées à cette heure tardive et tu ne veux pas que ceux-ci décident d'alerter les autorités. Si jamais un policier arrive sur les lieux, comment lui expliquer ton déguisement sans fête à proximité ? Non, pas la peine, tu vas retourner chez toi au plus vite. Tu ne veux pas non plus que ton prénom se retrouve dans les journaux, armé d'une photo toute rose de toi. Et tandis que tu avances vers la sortie du petit parc, tu entrevois quelqu'un derrière un arbre. Cette personne se cache là et te regarde. Mais dès la nuit tombée, il est assez compliqué de reconnaître une personne. Peut-être cette fille, après tout. Peut-être celle qui t'as emmené ici. Si c'est le cas, elle doit bien rigoler de te voir dans cet état. Tu l'appelles, tu essaies de lui faire comprendre ton point de vue. Aucune réponse de sa part, pas même un mouvement. Tu avances encore un peu et comprend enfin que ce n'est pas cette fille. Mais qui est-ce au juste ? Ou qu'est-ce au juste ? Tu ne pourrais dire si c'est humain ou même, animal. Tu n'en as pas la moindre idée. C'est juste là, derrière l'arbre, tourné vers toi. Tu es à environ 15 mètres de là, tu ne peux donc pas voir ce qui se cache exactement à cet endroit. Mais ça ne bouge pas, attendant que tu choisisses de faire quelque chose. Avancer et passer devant l'arbre ou changer de direction et ne pas savoir de quoi il s'agit ? Pour l'instant, tu as arrêté de marcher, les yeux rivés droit sur cette chose qui est toujours là, attendant elle aussi.

C’était comme une habitude chez elle, de se fourrer dans les situations les plus gênantes. Et comme si ça ne suffisait pas, il fallait qu’on son imagination vienne se mêler à tout ça. C’était décidé, il fallait vraiment qu’elle arrête cette série qui lui faisait voir des vampires absolument partout. Elle se montait elle même la tête pour un rien. Mais pourtant, Alya aurait pu jurer que cette fois-ci, elle n’était pas en train de divaguer. Il y avait véritablement une ombre qui l’observait. Dans la nuit paisible, elle entendrait presque le souffle de l’être se cachant derrière l’arbre lui parvenir. Tétanisée, les yeux tentant de percer les ténèbres, Alya se criait à elle même de partir le plus vite possible d’ici mais ses pieds refusaient d’obéir, comme happés vers la silhouette. Casse toi putain, ça commence à être vraiment flippant. Puis t’as pas vraiment envie qu’on te trouve dans ce putain de costume nan ? Sa respiration s'accéléra. Sans vraiment comprendre pourquoi, son pied droit s’avança un peu, suivi rapidement du pied gauche. Petits pas par petits pas, infime distance qu’elle espérait suffisante pour entrapercevoir le visage de celui qui l’observait.

Elle s’arrêta avant même de parcourir un véritable mètre. C’était plus prudent de garder ses distances. Quoique la prudence, quand on ose se ramener à une fête en plein milieu de la nuit déguisé en cochon dans un parc qui se révèle être désert… Par réflexe et sentant bien que son cerveau venait de commencer déjà une dizaine de scénarios dans lesquels elle finissait à chaque fois en morceaux balancés dans la rivière la plus proche, Alya plongea ses mains dans les petites poches de son ridicule déguisement. Fait chier. Elle avait laissé son portable chez elle, persuadée qu’elle aurait fini par le perdre durant la soirée avec ces poches conçues pour des nains. La prochaine fois, ça sera le déguisement kangourou, au moins pas de problèmes pour stocker ses affaires. Relevant les yeux vers l’arbre, Alya pria pour que la silhouette ait disparu entre temps. Raté. La présence était toujours là et semblait inlassablement la fixer.

Elle n’allait pas pouvoir rester là, attendre toute la nuit et que le jour se lève pour agir. Sauf que toujours incapable de prendre la direction opposée, Alya décida qu’il ne lui restait plus qu’une seule solution. Elle se pencha quelque peu vers l’avant pour essayer de capter le moindre mouvement de l’ombre. « Eh, c’est bon je vous ai vu derrière l’arbre, vous avez perdu. » Elle lâcha un rire nerveux qui dissimulait à peine les tremblements de sa voix.